Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
S'il sort de l'Union européenne, le Royaume-Uni mettra dix ans à s'en remettre et à conclure de nouveaux accords commerciaux avec de graves conséquences pour son économie et notamment les marchés financiers, l'industrie automobile ou encore les droits des Britanniques installés en Europe.
Cette mise en garde émane du premier rapport officiel publié par le gouvernement et indique la volonté de David Cameron de passer à la vitesse supérieure pour convaincre la population de rester dans le giron européen. Des affirmations immédiatement contrées par le camp du Brexit pour qui ces prédictions sont « ridicules ». Le maire de Londres Boris Johnson, en faveur d'un retrait, accuse le Premier ministre et ses alliés de semer la peur, et comme d'autres a rebaptisé leur campagne « Projet panique ».
Nicola Sturgeon réitère son soutien au maintien dans l'UE
Cette tactique ne plaît d'ailleurs pas non plus à tous les pro-Union européenne. La Première ministre écossaise Nicola Sturgeon présente à Londres ce lundi a mis en garde David Cameron contre la tentation de mener une campagne « négative, maussade et basée sur la peur ».
« Bien sûr, je souhaite que l’Ecosse devienne indépendante, mais je ne veux pas que l’Ecosse devienne indépendante parce que le Royaume-Uni aura choisi de quitter l’Union européenne. Je veux que le Royaume-Uni, dans son ensemble, choisisse de rester au sein de l’UE parce que je pense que ce sera la meilleure option pour le Royaume Uni, ce sera mieux aussi pour l’UE. Et si l’Ecosse devenait indépendante, et je pense que cela se produira, cela serait meilleur pour nous aussi », a déclaré la patronne du Parti nationaliste écossais (SNP).
Beaucoup d'analystes font remarquer que la même tactique alarmiste utilisée avant le référendum sur l'indépendance de l'Ecosse avait fonctionné et conduit nombre d'électeurs à choisir de rester.