David Cameron devant le Parlement pour convaincre de rester dans l'UE

David Cameron a présenté aux députés les réformes qu'il a négociées ce week-end à Bruxelles. Un exercice compliqué car le Premier ministre britannique se trouve face à la division de sa propre majorité. En fait, il s'est surtout adressé à un homme, le fameux Boris Johnson, maire de Londres.

Avec notre correspondante à Moscou,  Muriel Delcroix

C’est un David Cameron prêt à en découdre avec les eurosceptiques de tout poil, et notamment ceux de son propre camp, qui est apparu à la chambre des Communes. Le chef du gouvernement a défendu à la chambre des Communes l’accord obtenu vendredi dernier avec les autres membres de l’UE pour réformer et maintenir la relation du Royaume-Uni avec Bruxelles. Cet accord ouvre la voie à un référendum le 23 juin.

Le populaire maire de Londres, Boris Johnson, est dans la ligne de mire de David Cameron, car le premier a mis de sacrés bâtons dans les roues du second en ralliant, dimanche 21 février, le camp du «Brexit».

David Cameron a d'abord souligné qu'une sortie de l'Union européenne représenterait un dangereux saut dans l'inconnu, avec des risques pour l'économie et la sécurité du Royaume-Uni.

«Brexit»: quelles conséquences politiques pour la Grande-Bretagne?

Puis le Premier ministre a pris un soin tout particulier à balayer les arguments évoqués par le maire de la capitale. Boris Johnson a en effet sous-entendu que s'il voulait voter pour sortir de l'UE, c'était en réalité dans le but d'obtenir un meilleur accord avec Bruxelles. Il a évoqué à demi-mot l'idée d'un second référendum pour alors revenir dans l'Union.

Une idée fermement rejetée par David Cameron qui a prévenu que le référendum du 23 juin serait définitif, ironisant sur le fait qu'aucun couple n'avait jamais entamé une procédure de divorce dans l'idée de préserver son mariage.

Le leader conservateur a également fait allusion aux véritables motivations de Boris Johnson qui chercherait surtout à lui succéder à la tête du parti, alors que selon la presse britannique, près de la moitié des députés conservateurs pourrait se positionner en faveur d'un Brexit.

C'est néanmoins les électeurs britanniques qui auront le dernier mot dans quatre mois. Mais en attendant, la période d'incertitude qui s'ouvre ne plaît pas du tout aux marchés. La livre sterling est tombée ce lundi à son niveau le plus faible en près de sept ans face au dollar.

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