Avec notre envoyé spécial à Gdansk, Damien Simmonart
Les manifestants attendaient Lech Walesa, c’est finalement son épouse Danuta qui s’est rendue place de la Solidarité et pris la parole pour défendre son mari. L’ancienne première dame a expliqué l’absence du héros du jour par son état de fatigue et balayé les accusations de collaboration auxquelles il fait face.
« Si Walesa n’avait pas discuté avec les communistes, il n’aurait rien obtenu, mais je peux garantir qu’il n’a jamais fait de mal à personne, qu’il n’a ni trahi ni vendu personne et qu’il n’a jamais accepté d’argent », a-t-elle expliqué.
10 000 personnes dans la rue
Environ 10 000 personnes étaient présentes sur la place, devant l’entrée des chantiers navals, où Walesa a été porté en triomphe au mois d'août 1980. La plupart des manifestants a connu l’époque des grèves et des répressions. Andrzej Kijewski, 72 ans, ancien ouvrier des chantiers navals considère toujours Walesa comme un héros.
« Il a signé des papiers, mais que vouliez-vous qu’il fasse alors qu’il était sans arrêt menacé, lui, sa femme et ses enfants ? Il disait aux services secrets ce qu’ils voulaient entendre, mais il agissait différemment. A l’époque, on ne savait pas si le communisme allait tomber et c’est Walesa qui l’a renversé », remarque-t-il.
Les manifestants n’ont pas manqué de conspuer le nouveau pouvoir conservateur, accusé de salir l’image de Walesa. Mais dans quelques années disent-ils, l’histoire retiendra qui sont les vrais héros polonais.