Avec notre correspondant à Sofia, Damian Vodenicharov
Tous les points de passage entre la Bulgarie et la Grèce sont bloqués depuis ce matin. Les petits postes-frontières, trop étroits pour les poids lourds, n'ont pas été épargnés par les routiers bulgares. Le blocus est imposé après l'échec des pourparlers entre Bulgares et Grecs à tous les niveaux.
Au poste principal de Kulata-Promachonas, situé à 200 km au sud de Sofia, la file d'attente des camions bulgares s'étend sur une trentaine de kilomètres. Les manques à gagner des entreprises de transport atteignent 10 millions d'euros.
Les marchés bulgares doivent aussi faire face à la crise : le manque de fruits et légumes grecs a provoqué une flambée des prix de 30 à 40%.
Les tensions montent également en raison des conditions de vie à la frontière. Les routiers bloqués doivent parcourir plusieurs kilomètres à pied pour s'approvisionner en eau et en nourriture.
Pour sa part, le gouvernement bulgare soutient les actions des routiers. Le ministre des Transports Ivaïlo Moskovski a expliqué que ni les autorités grecques, ni les agriculteurs n’avaient honoré leur promesse d'accorder un droit de passage limité aux camions bulgares. Il a d'ailleurs annoncé ne pas pouvoir « discuter avec des fermiers soûls, alors que le gouvernement grec a abdiqué ».
Sofia compte demander des réparations à l'UE, alors que le Parlement bulgare appelle Athènes à intervenir auprès des agriculteurs.