Avec notre correspondante à Athènes, Charlotte Stiévenard
Canne traditionnelle à la main, les agriculteurs crétois affrontent la police. Parmi eux, Panos, un jeune homme de 29 ans, a choisi lui aussi de se mobiliser devant le ministère du Développement durable et de l'Alimentation. Les yeux rougis par les gaz lacrymogènes, il s'inquiète de ne pas tenir financièrement si les réformes du gouvernement passent.
« Nous attendons qu'ils retirent leur projet de loi sur les retraites, qu’on reprenne la discussion à zéro, explique Panos. On verra ce qu’on peut payer sans s'appauvrir, sans donner 90% de l'argent que nous gagnons pour vivre ».
Le système doit évoluer petit à petit
Dans sa réforme, le gouvernement veut doubler le faible taux d'imposition des agriculteurs, à 13% actuellement, mais aussi augmenter leurs cotisations sociales. Evagelia possède 300 moutons sur l'île de Crète. Elle reconnaît que le système doit évoluer, mais petit à petit. « Les créanciers doivent comprendre qu'on ne peut pas tout changer d'un coup, souffle-t-elle. Même s'il y a des trous dans les caisses à combler, on ne peut pas le faire d'un jour à l'autre. Et même si on veut aider, remplir les caisses, nous n'avons pas cet argent, ça ne va pas ».
Le gouvernement grec affirme qu'il est ouvert au dialogue, comme l’a indiqué Panagiotis Kouroumblis à la télévision privée Skaï. Selon le ministre de l'Intérieur et de la Réforme administrative, le calendrier de l'augmentation des impôts est encore en discussion.