Etudiant italien supplicié: Rome hausse le ton envers Le Caire

Les obsèques de Giulio Regeni, l'étudiant-chercheur italien, expert dans les mouvements syndicaux égyptiens, atrocement torturé au Caire, se sont déroulées dans son village natal, à Fiumicello, dans le nord-est de l’Italie. Environ 2 000 personnes étaient présentes. Parmi elles, le magistrat du parquet de Rome, Sergio Colaiocco, qui dirige l'enquête sur son assassinat. Le gouvernement italien a haussé le ton envers les autorités égyptiennes pour exiger la « vraie vérité ».

Avec notre correspondante à Rome,  Anne Le Nir

Les enquêtes menées par le parquet de Rome avancent grâce aux témoignages d'amis de Giulio Regeni qui étudiaient aussi au Caire. Ce brillant doctorant leur avait confié être préoccupé par la présence d'un « photographe inconnu » lors de sa participation à une assemblée de syndicats indépendants, le 11 décembre dernier.

Un autre témoignage important est celui d'un de ses voisins au Caire. Il affirme que Giulio a été « approché par deux policiers en civil », le soir de sa disparition le 25 janvier, « au moment où il allait prendre le métro » .

Le corps de Giulio Regeni, atrocement mutilé, a été retrouvé le 3 février sur une route proche de la prison des dissidents politiques. Autant d'éléments qui renforceraient l'hypothèse d'une arrestation par les redoutés services de sécurité.

Bien que les relations commerciales entre l'Egypte et l'Italie soient intenses, le chef du gouvernement, Matteo Renzi, a fortement haussé le ton. « L'amitié est un bien précieux, mais elle ne peut exister que dans la vérité. » « Nous l'exigeons, comme nous exigeons que les vrais responsables soient arrêtés ».

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