Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
Giulio Regeni, qui était au Caire pour rédiger une thèse sur les mouvements et syndicats égyptiens, a été longuement torturé, comme le confirment les rapports d'autopsie effectués à Rome : brûlures de cigarettes, fractures multiples, ongles des pieds et des mains arrachés.
Les autorités égyptiennes continuent de soutenir que les forces de police ne sont pas impliquées dans cet assassinat barbare. Mais l'Italie exige la vérité. Selon le comité parlementaire chargé du contrôle des services secrets, le Copasir, cet italien âgé de 28 ans a été tué « parce que considéré comme un informateur des services de renseignement italiens. »
Une équipe d'enquêteurs a été dépêchée au Caire, tandis que l'ordinateur de Giulio Regeni vient d'être remis au parquet de Rome. En revanche, toujours pas trace de son téléphone portable, ni de son passeport. Évidemment, les relations diplomatiques entre l'Égypte et l'Italie sont pour le moins tendues.
Afin de ne pas oublier Giulio Regeni, dont la mort atroce bouleverse tout le pays, le musée égyptien de Turin fondé en 1824, a décidé de lui dédier une de ses plus belles salles.
Les obsèques du jeune étudiant-chercheur se dérouleront à Fiumicello (province d'Udine, nord- est de l'Italie) vendredi 12 février.