Des dizaines de parties civiles, des Etats-Unis, du Canada, ou d'Israël sont représentées au procès de Reinhold Hanning. Et trois survivants de la Shoah devaient témoigner après la lecture de l'acte d'accusation. Parmi eux, Justin Sonder, 90 ans, qui a perdu 22 membres de sa famille sous le régime nazi.
Accusé de «complicité» dans la mort d'au moins 170 000 personnes, entre janvier 1943 et juin 1944, Reinhold Hanning encourt une peine de 3 à 15 ans de prison, une peine surtout symbolique vu son âge.
A 94 ans, en raison de son état de santé, Reinhold Hanning ne peut d'ailleurs assister à son procès que pendant deux heures par jour. Il est le troisième accusé d'une série de procédures tardives, entamées en 2011 avec celle de l'ex-gardien du camp de Sobibor, John Demjanjuk. Deux autres autres anciens SS seront jugés en Allemagne à partir de la fin février et de la mi-avril.
Pour Christoph Heubner, vice-président du Comité international Auschwitz, il s'agit de rattraper in extremis « les manquements de la justice allemande ». En effet, sur les 6 500 SS du camp qui ont survécu à la guerre, moins de 50 ont été condamnés, y compris à cause de la présence d'anciens nazis dans la magistrature allemande, après la guerre.