Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
« Je veux présider un gouvernement de changement, un gouvernement de progrès, un gouvernement de réformes. » C’est le crédo annoncé d’emblée par le fringuant candidat socialiste Pedro Sanchez. Un Pedro Sanchez qui n’a de cesse de vouloir « en finir avec la domination des conservateurs du Parti populaire ».
La situation était jusqu’alors totalement paralysée. Le 22 janvier dernier, le leader de la droite conservatrice, Mariano Rajoy, dont le parti avait terminé en tête des législatives, avait dû jeter l'éponge devant l'impossibilité de trouver une majorité.
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Le socialiste prend donc le risque à son tour de former un exécutif, mais cela va être extrêmement difficile. Pourquoi ? Parce qu’il a besoin pour ce faire de l’alliance des deux nouveaux partis, les « indignés » de Podemos et les centristes libéraux de Ciudadanos.
Impossible cohabitation
L’ennui, c’est que ces deux formations ne se supportent pas : les centristes fustigent Podemos, son populisme et son souhait d’un référendum en Catalogne ; en face Podemos estiment que Ciudadanos sont des libéraux de droite qui cachent leur jeu.
Le socialiste se heurte donc apparemment à un problème insoluble. Et s’il parvient à le résoudre, les Espagnols auront certes un gouvernement, mais très fragile.