Un impératif moral et économique. C’est tout l’enjeu de l’intégration des migrants. L'OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) et le HCR (Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés) ont lancé un appel, jeudi 28 janvier à Paris, pour intensifier les politiques d'insertion des réfugiés.
L’objectif est de faire pression sur les pouvoirs publics des pays d’accueil. L'OCDE formule ainsi 10 propositions pour favoriser ce processus. L'enjeu est de taille : en 2015, plus d'un million de personnes ont franchi la Méditerranée pour rejoindre l'Europe.
Pour le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria, il est temps de mettre fin aux préjugés. « Les migrants ne sont pas un fardeau pour la société, plaide-t-il. Ils payent des impôts et participent à financer la sécurité sociale. Ils reçoivent bien souvent moins de bénéfices qu'ils n'en créent. Ils contribuent aussi à l'innovation et à la croissance économique. Les migrants représentent un espoir pour le futur. »
Faciliter l'accès à l'emploi
L'OCDE recommande la mise en place de cours de langue ou encore l'évaluation des compétences des migrants, afin d'accélérer leur insertion professionnelle. L'organisation estime en effet qu'il faut en moyenne six ans à ces nouveaux venus pour trouver un emploi.
Ces solutions reposent sur les gouvernements, mais pas seulement. « Il est très important de se concentrer sur le rôle des institutions locales et sur tous les acteurs de la société civile, comme les ONG. Ils ont un rôle fondamental à jouer en matière d'intégration des réfugiés dans la société », affirme Filippo Grandi, haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés.
Le Fonds monétaire international (FMI) a estimé que l'afflux de migrants en Europe pourrait à terme représenter un gain de croissance de 0,2 %.