Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
C'est la première fois pour l'office criminel fédéral BKA qu'un engin explosif est utilisé contre un foyer de réfugiés. Mais les actes de violence - incendies, graffitis racistes, détériorations diverses - contre de tels centres d'accueil ont sensiblement augmenté, comme le montrent des statistiques récentes du même BKA.
Ces actes de violence ont été multipliés par cinq l'an dernier. Et sur le millier de délits recensés, 900 avaient un arrière-plan politique xénophobe. Le détail des statistiques montrent également pour 2015 une augmentation de mois en mois.
Les enquêteurs du BKA avaient établi une typologie des auteurs de ces actes à l'automne, jugée encore valable. La plupart d'entre eux sont des hommes âgés de 18 à 35 ans ; les deux tiers ont déjà un casier judiciaire. Une personne sur trois est connue pour appartenir d'une façon ou d'une autre à la mouvance de l'extrême droite sans que les autorités parlent de criminalité organisée.
La majorité des personnes concernées n'a donc pas de lien avec les groupes néo-nazis, skinheads et autres hooligans. Ce dernier aspect inquiète les autorités qui observent une radicalisation des publications xénophobes sur Internet susceptibles de créer un terreau idéologique poussant certaines personnes à traduire par des violences leur rejet des réfugiés.