L'Allemagne durcit le droit d'asile pour limiter l'arrivée de migrants

L'Allemagne veut limiter le nombre de réfugiés qu'elle accueille. Jeudi 28 janvier, le vice-chancelier Sigmar Gabriel a annoncé une série de mesures dans ce sens, après une réunion de la coalition au pouvoir : limitation du regroupement familial, accélération des procédures d'expulsion : un net changement de cap.

Les mesures annoncées jeudi 28 janvier étaient en discussion depuis le mois de novembre. Mais les événements de Cologne ont clairement accéléré les choses. Berlin durcit les conditions du regroupement familial en imposant un délai de deux ans à certains migrants avant qu'ils ne puissent faire venir leur famille. Cela concerne les personnes sous protection subsidiaire, c'est-à-dire qui n'ont pas le statut de réfugiés, mais seraient en danger si elles étaient renvoyées dans leur pays d'origine.

En revanche, la mesure ne concerne pas les personnes dont les proches vivent dans les camps de réfugiés en Jordanie, au Liban ou en Turquie. Un geste pour soulager les voisins de la Syrie.

L'Allemagne va également expulser davantage de déboutés du droit d'asile - une pratique plutôt exceptionnelle dans le pays jusqu'à présent. Berlin a ainsi décidé de placer la Tunisie, l'Algérie et le Maroc sur sa liste des « pays sûrs », alors que le nombre de demandeurs d'asile venus de ces deux derniers pays est en hausse.

Pour accélérer le traitement des dossiers, les autorités vont créer de nouvelles structures d'accueil et les personnes qui arrivent des « pays sûrs », dont les Maghrébins donc, n'auront plus le droit de circuler sur le territoire allemand.

Partager :