Avec notre correspondante à Lisbonne, Marie-Line Darcy
Marcelo Rebelo de Sousa gagne sans équivoque et dès le premier tour la présidentielle. La gauche divisée n’a pas pu contraindre le favori du scrutin à disputer un second tour.
Marcelo Rebelo de Sousa, officiellement indépendant mais proche de la droite traditionnelle, entame aujourd’hui un cycle de cohabitation avec un gouvernement socialiste. Une cohabitation qui comprend un certain nombre de risques pour les socialistes au gouvernement. Leur alliance avec l’extrême gauche qui leur permet de gouverner est fragile, limitée par des convictions idéologiques différentes.
Cohabitation à haut risque
Le nouveau président de la République portugaise qui se veut au-dessus des partis a le pouvoir de dissoudre l’Assemblée et de renverser le gouvernement, si d’aventure l’alliance à gauche était rompue. Au grand dam des ténors de la droite, il n'entend pas user de son pouvoir dès son arrivée.
Marcelo Rebelo de Sousa joue l’apaisement et se dit capable de représenter tous les Portugais. Beaucoup en doutent, on sait l’homme excentrique et capable de suivre sa propre idée. « Marcelo », comme l’appellent familièrement les Portugais, est un brillant homme politique, un tacticien hors pair qui n’avait jamais réussi encore à atteindre les plus hautes marches du pouvoir. Il tient sa revanche et la cohabitation qui débute pourra réserver des surprises.
Etudiant brillant à la faculté de droit de Lisbonne, Marcelo Rebelo de Sousa entame sa carrière académique, politique et journalistique sous la dictature, mais en se rapprochant des milieux les plus modérés du régime.
Commentateur vedette
Chroniqueur redouté qui entretient des rapports crispés avec la censure à l’hebdomadaire Expresso, il devient député à l’Assemblée constituante à l’avènement de la démocratie. Ministre des Affaires parlementaires, puis président du Parti social-démocrate pendant quatre ans, il devient populaire au-delà de son camp politique en tant que commentateur vedette à la télévision.
Marcelo Rebelo de Sousa a mené une campagne électorale très personnalisée, sans affiches ni tracts, privilégiant le contact direct avec les électeurs. Marcelo Rebelo de Sousa est divorcé et père de deux enfants.
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