Avec notre correspondant à Bruxelles, Pierre Bénazet
L'ambiance est délétère entre le gouvernement polonais et la Commission européenne, car chacun des deux s'est employé à souffler le chaud et le froid. Les inquiétudes exprimées par les institutions européennes quant au respect des valeurs démocratiques de l'UE ont été jusqu'aux déclarations du commissaire allemand qui a envisagé de lancer la procédure qui peut déboucher sur la suspension du droit de vote (procédure dite de l'article 7).
Maintenir la pression sur Varsovie
Le président de la commission européenne, Jean-Claude Juncker veut certainement maintenir la pression sur la Pologne tout en jugeant que la procédure à son encontre ne sera probablement pas activée. Mais depuis, le gouvernement polonais n'est pas resté inactif. D'une part les mesures controversées ont été lancées, voire carrément mises en oeuvre pour les médias publics.
D'autre part, le ton est tout sauf conciliant. Vendredi, le ministère des Affaires étrangères s'était contenté de défendre la légalité des mesures, mais mardi le ministre de la Justice a accusé la Commission de formuler sans retenue des reproches injustifiés et inadmissibles en se basant sur des informations erronées.
Le débat d'orientation prévu entre les commissaires européens doit juste être le point de départ de l'évaluation par la Commission, mais celle-ci préconise un dialogue constructif avec la Pologne qui semble de plus en plus difficile.
Il faudra peut-être attendre la venue à Bruxelles du président polonais le 18 janvier et de son Premier ministre le lendemain à Strasbourg pour qu'un véritable dialogue s'instaure, mais pour l'instant les tentatives de pression diplomatiques de la Commission européenne ont fait long feu.