Avec notre correspondant à Varsovie, Damien Simonart
Les propos de Jean Asselborn sont passés presque inaperçus en Pologne. En tout cas, il n'y a eu aucune réaction officielle. La Première ministre Beata Szydlo n'est toutefois pas insensible aux critiques de l'UE. Elle avait notamment exigé des excuses de la part du président du Parlement européen, Martin Schultz, lorsque ce dernier avait évoqué le « coup d'Etat » qui a lieu en Pologne depuis l'arrivée au pouvoir des conservateurs.
La chef du gouvernement polonais estime agir légalement avec l'autorisation du peuple. Le parti nationaliste Droit et Justice continue donc de faire la sourde oreille aux accusations de ses rivaux qui l'accusent de bafouer la démocratie. Hier à 22h, la Chambre basse - où les conservateurs ont la majorité absolue - a voté la loi très controversée sur le Tribunal constitutionnel. Ce dernier devra désormais juger ses affaires dans l'ordre chronologique en laissant un délai d'au minimum trois mois avant de rendre un verdict. Selon l'opposition, cette réforme signifie la fin de l'indépendance de la justice et la paralysie du Tribunal.
Une loi qui va aussi faire réagir en Europe, mais cette nouvelle Pologne a montré clairement que l'UE ne lui fera pas changer de politique.