Avec notre correspondante à Jérusalem, Murielle Paradon
Abed Abou Shhadeh, 27 ans, est étudiant et militant d'un parti politique arabe israélien. Dimanche soir 3 janvier, la police est arrivée en force dans l'immeuble où il habite avec sa famille, une famille aisée et éduquée de Jaffa. Abed a été arrêté ainsi que deux de ses oncles, sans aucune raison, selon lui. « 30 ou 40 hommes armés sont entrés en force chez nous, des fusils d'assaut pointés sur nos têtes. Je leur ai dit : ça ne nous pose pas de problème que vous fouilliez la maison. Mais montrez-nous un mandat et puis ne nous traitez pas comme des criminels, nous n'avons rien fait ! »
Abed Abou Shhadeh a été arrêté puis relâché quelques heures plus tard, avec ses oncles. Il dit avoir appris par la presse ce dont on les soupçonnait : avoir aidé l'auteur de la fusillade de vendredi à Tel-Aviv. Selon le jeune homme, c'est une méprise totale et une stigmatisation de la communauté arabe israélienne. « Je peux vous dire qu'à Tel-Aviv aujourd'hui, il ne fait pas bon être un jeune un peu bronzé comme moi. Il y a une escalade dangereuse contre les citoyens arabes israéliens. C'est dû au gouvernement de plus en plus à droite. Il n'y a qu'à écouter les discours haineux du Premier ministre Netanyahu contre les citoyens arabes ».
Après la fusillade de Tel-Aviv, Benyamin Netanyahu a affirmé qu'il prendrait des mesures pour faire respecter la loi qui ne serait pas appliquée, selon lui, dans certaines « enclaves arabes israéliennes ».