Pologne: la loi controversée entre les mains du président Duda

Après les députés, les sénateurs polonais ont approuvé à leur tour, dans la nuit de mercredi à jeudi, une loi très controversée sur le Tribunal constitutionnel. L'opposition libérale du pays dénonce la fin de l'indépendance de la justice et une atteinte à la démocratie. L'Union européenne s'inquiète également des dérives autoritaires en Pologne depuis l'arrivée au pouvoir des conservateurs.

Avec notre correspondant à VarsovieDamien Simonart

Le vote a eu lieu peu avant 4h du matin, ce jeudi 24 décembre, après 9 heures de débats. La loi sur le Tribunal constitutionnel a été approuvée par 58 sénateurs, contre 28 et une abstention. Désormais, il appartient au président Andrzej Duda de prendre la décision finale en ratifiant ou non la loi. L'opposition libérale l'appelle à ne pas le faire. Tout comme le Conseil national de justice, la présidente de la Cour suprême de Pologne, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme ainsi que la Commission européenne. Tous demandent au président polonais de ne pas prendre de décision à la hâte.

Malgré les manifestations pour la démocratie qui ont rassemblé des dizaines de milliers de Polonais ces derniers jours, le nouveau pouvoir continue de faire la sourde oreille. Le fondateur du syndicat Solidarnosc, Lech Walesa, a déclaré que « ce gouvernement agit contre la liberté, contre la démocratie et ridiculise la Pologne dans le monde ». Il a par ailleurs appelé à un référendum pour organiser de nouvelles élections législatives. Preuve que la tension dans le pays et la pression sur le nouveau gouvernement sont de plus en plus grandes.

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