Son parti, le Parti populaire (PP, 123 sièges sur 350 soit 28,72 % des voix), est arrivé en tête des élections législatives espagnoles et Mariono Rajoy va donc tenter de former à nouveau un gouvernement. Mais il n’est pas sûr qu’il réussisse à obtenir l’investiture du Congrès qui se réunira le 13 janvier, constate notre envoyée spéciale à Madrid, Béatrice Leveillé. En effet, il lui faudra négocier d’improbables alliances avec des partis qui lui sont a priori hostiles. L'actuel chef du gouvernement est conscient de la tâche : il veut former un exécutif « stable » mais sait que ce « ne sera pas facile ».
Son ennemi le plus naturel, le nouveau parti du centre-droit Ciudadanos (40 sièges, 14 % des voix) va se contenter de s’abstenir de voter contre son investiture. Une alliance ne permettrait pas, de toute façon, d'atteindre la majorité fixée à 176 sièges.
Le Parti socialiste (PSOE, 90 sièges, 22 %) de Pedro Sanchez et le parti de gauche radicale Podemos (69 sièges, 20,6 %) voteront contre l'investiture de Rajoy.
Un bloc de gauche ?
Un bloc PSOE-Podemos-Cuidadanos, parfois envisagé, est compliqué à mettre en forme. Quant à un alliance « de gauche » (PSOE et Podemos), elle nécessiterait l'approbation des formations séparatistes, tels les nationalistes catalans et basques.
Les jeux sont donc ouverts, un peu trop d'ailleurs, souligne notre correspondant à Madrid,François Musseau, qui fait état de voix demandant déjà l'organisation de nouvelles législatives.
Toujours est-il qu’il reviendra au jeune roi Felipe VI la tâche de désigner le candidat à la présidence du gouvernement, après consultation des partis représentés au Parlement. Si les parlementaires rejettent par deux fois la candidature de Mariano Rajoy, le roi devra envisager de désigner d’autres candidats. A l’issue d’un délai de deux mois, il sera obligé de convoquer de nouvelles élections.
Pas certain d’être investi, Mariano Rajoy pourrait au mieux se retrouver à la tête d’un gouvernement minoritaire face à un Parlement qui va exiger des changements économiques et constitutionnels.