Allemagne: Merkel promet de réduire l'afflux de réfugiés

Critiquée au sein de son propre parti pour avoir ouvert les portes de son pays aux réfugiés, la chancelière allemande, Angela Merkel, a promis lundi 14 décembre, devant le congrès de la CDU, de « réduire de manière perceptible » le flot des migrants, en agissant au niveau européen.

Avec notre envoyé spécial à Karlsruhe, Pascal Thibaut

« Même un pays fort comme l'Allemagne sera dépassé, à la longue, avec un nombre si élevé de réfugiés », a martelé Angela Merkel devant le congrès son parti, l'Union chrétienne-démocrate (CDU), lundi 14 décembre à Karlsruhe. « Nous allons réduire le nombre de réfugiés de manière perceptible », a-t-elle encore promis.

La chancelière allemande mise sur la solidarité européenne pour faire face à l'arrivée des réfugiés, mais aussi sur un renforcement des contrôles aux frontières extérieures de l'Union européenne, sans oublier la coopération avec la Turquie.

Mais, pour ce qui est des mesures concrètes, Angela Merkel refuse toujours de plafonner les entrées en Allemagne, malgré les demandes pressantes de certains membres de son parti. « Accueillir des réfugiés, c'était un impératif humanitaire », s'est justifiée Angela Merkel avant d'ajouter que l’Allemagne « n'y arrivera pas en s'enfermant. Au XXIe siècle, s'enfermer n'est pas la solution ». La chancelière, combattive, a évoqué l'héritage de ses prédécesseurs, de Adenauer à Kohl, ainsi que les valeurs chrétiennes et humanistes du parti.

Le congrès s'est transformé en une grande messe pro-Merkel

A l'arrivée, ce congrès, qui s'annonçait compliqué pour la chancelière allemande, s'est transformé en une grande messe pro-Merkel avec des applaudissements à tout rompre. La motion du parti sur les questions migratoires a donc été adoptée avec seulement deux voix contre et quelques abstentions. En effet, la fronde de certains membres de son parti chrétien-démocrate s'est largement calmée avec la promesse de « réduire de manière perceptible » le flot de réfugiés.

Mais les états d'âme de la base n'ont pas disparu du jour au lendemain. La chancelière le sait, elle doit désormais prouver que les promesses sur une réduction du nombre des migrants ne resteront pas lettre morte.

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