Avec notre correspondant à Istanbul, Alexandre Billette
Après l'Egypte, les Russes boudent aussi la Turquie, sur injonction - pourrait-on dire - du Kremlin. Moscou a demandé à ses citoyens d'éviter de se rendre en Turquie en raison du risque terroriste élevé. Une inquiétude qui ressemble à une mesure de rétorsion, après le crash d'un bombardier russe, abattu par l'armée turque à la frontière syrienne le 24 novembre dernier. Les voyagistes russes se sont en tout cas exécutés. La plupart ont annulé leurs forfaits vacances vers la Turquie.
Il s'agit d'un coup dur pour l'industrie touristique turque, et il tombe à un moment particulièrement stratégique. C'est ce qu'explique Can Aylik, de la fédération des hôteliers de Turquie : « De nombreux Russes viennent célébrer ici les fêtes de fin d'année. Et pour le transport aérien, pour les voyagistes, c'est un très bon moment. Dans cette période d'une semaine / dix jours, ça permet à notre secteur de mieux respirer, et c'est ça que l'on vient de perdre maintenant. »
Les recettes générées par le tourisme russe sont estimées à plus de 4 milliards d'euros en Turquie chaque année. Les pertes risquent donc d'être importantes, et la crise ne semble pas sur le point de s'arrêter : les charters russes volent désormais à vide vers la Turquie, pour ramener les touristes au pays.