Les tomates et les clémentines de Turquie seront bannies de Russie à partir du 1er janvier prochain. La liste, publiée ce mardi, s'étend à tous les agrumes, mais aussi aux pommes, poires, prunes, au raisin, au concombre, au chou, aux oignons et à la volaille congelée turque, sans oublier le sel et les clous de girofle ! Plus de 1 000 camions turcs sont déjà bloqués à la frontière et soumis à des contrôles accrus.
La Turquie doublement déçue
La Turquie avait beaucoup misé sur le marché russe pour doper ses exportations agricoles. Elle est doublement déçue. Car l'embargo russe contre les produits européens n'a pas profité pleinement aux exportations turques. La Turquie, privée de débouchés en Irak à cause de la guerre, espérait multiplier par 3 ou 4 le volume de ses cargaisons de fruits et légumes vers la Russie. Elle a certes fourni cette année les trois quarts des tomates consommées par les Russes et près de la moitié des agrumes, contre un quart l'an dernier. Elle s'est donc bien taillée une plus grande part du marché russe. Mais ce marché s'est tellement rétréci du fait de la récession russe et de la chute du rouble qu'à l'arrivée les revenus des exportations turques ont été 20% moins élevés que l'an dernier. Elles peinent à dépasser le milliard de dollars sur les 10 premiers mois de l'année. Sans compter les quantités de fruits et légumes turcs refusés par les Russes et renvoyés sur le territoire turc, parce qu'ils étaient infestés d'insectes ou contenaient trop de pesticides.
Un mois pour trouver d'autres marchés
Dans un mois, la Turquie va devoir rediriger ses fruits et légumes vers d'autres destinations, probablement le Moyen-Orient et l'Union européenne, notamment l'Allemagne. Quant à la Russie, elle a encore un mois pour faire des réserves de mandarines turques pour les fêtes, au-delà, elle devrait se fournir en tomates et en agrumes au Maroc, en Chine, en Biélorussie, en Israël et dans les pays d'Asie centrale.