Première audience du procès «Vatileaks 2»

La première audience du procès « Vatileaks 2 » s’est ouverte mardi matin 24 novembre au Vatican, en présence des cinq accusés : l’Espagnol Mgr Vallejo Balda, et les laïcs italiens Francesca Chaouqui et Nicola Maio, tous trois anciens membres de la COSEA, la première commission de réforme des structures économico-administratives du Saint-Siège, et les journalistes italiens Emiliano Fittipaldi et Gianluigi Nuzzi, auteurs d’ouvrages révélant les scandales financiers au Vatican. Ces derniers se sont inquiétés d’une justice menaçant la liberté de la presse.

Avec notre correspondant au Vatican, Olivier Bonnel

L’audience s’est ouverte par la lecture des chefs d’accusation lancés contre les prévenus. Les trois anciens membres de la commission chargée par le pape François de préparer la réforme des finances vaticanes sont poursuivis pour « association criminelle organisée » pour avoir divulgué des informations touchant aux intérêts fondamentaux du Saint-Siège, les deux journalistes, pour avoir fait pression sur Mgr Balda en vue d’obtenir des documents secrets.

L’un d’entre eux, Emiliano Fittipaldi, s’est étonné d’être convoqué par « une autorité judiciaire différente de celle de son pays », alors que son livre a été publié en Italie, et relevé que ce qui lui est reproché ne l’est pas dans la péninsule. Le promoteur de justice du Vatican a précisé que ce procès n’entendait pas violer la liberté de la presse, mais c’est bien la manière dont les journalistes ont obtenu des documents confidentiels que le plus petit état du monde veut sanctionner.

« Nous ne sommes pas des martyrs mais des reporters », a confié Gianluigi Nuzzi lors de l’interruption de l’audience. Lundi, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) avait sommé le Vatican de retirer les poursuites contre les deux journalistes, au nom du droit de la presse et de la protection des sources. La prochaine audience est fixée au 30 novembre.

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