Le ministre français, Bernard Cazeneuve, avait réclamé dimanche dernier une réunion en urgence du conseil « justice et affaires intérieures » de l'UE pour prendre des mesures censées prévenir le risque d'attaques sur le sol européen.
« Sur les trois points que la France a souhaités porter à l'ordre du jour de notre réunion, l'Europe s'est accordée. Et notre pays a donc été entendu », a-t-il dit à l'issue de la réunion.
« Nous avons donc pris aujourd'hui des décisions fortes et opérationnelles avec des résultats qui doivent advenir avant la fin de l'année sur les trois principaux sujets: le PNR européen, les armes à feu et le renforcement des contrôles aux frontières extérieures », a-t-il ajouté.
« Tracer les déplacements des personnes qui cherchent à nous attaquer »
La France plaidait en particulier pour l'instauration de ce Passenger Name Record, un fichier conservant la trace des déplacements en avion des voyageurs. Sa création est pour l'instant bloquée par le Parlement européen, qui s'inquiète des menaces qu'il pourrait représenter pour les libertés publiques.
Il doit permettre, a souligné Cazeneuve, « de tracer les déplacements des personnes qui cherchent à nous attaquer ». « Les vols intra-européens devront être obligatoirement inclus dans le PNR et la durée de conservation des données avant masquage suffisamment longue », a-t-il ajouté, parlant d'un an.
Les ministres ont formé l'espoir qu'un accord serait trouvé d'ici la fin de l'année. « Nous devons savoir qui vole vers l'Europe, qui revient en Europe », a dit l'Allemand Thomas de Maizière, évoquant la présence de milliers de jihadistes européens dans les territoires contrôlés par l'organisation Etat islamique. Au moins deux des jihadistes impliqués dans les attentats de Paris qui ont fait 130 morts vendredi à Paris et aux abords du Stade de France, à Saint-Denis, sont passés par la Syrie.