Les réseaux mafieux de Rome devant la justice italienne

A Rome, un procès hors du commun s'ouvre ce jeudi 5 novembre. Quarante-six personnes sont accusées d'avoir mis sur pied un vaste système de fraudes aux marchés publics. C'est le procès dit «Mafia Capitale» alors que la ville n'a plus de maire, le dernier d'entre eux, le premier à avoir pourtant collaboré avec la justice, a en effet démissionné le mois dernier.

Avec notre correspondante à Rome, Anne Treca

En Italie, on parle d'un maxi-procès. Quarante-six personnes sont accusées d'avoir pendant des années réussi à siphonner les caisses de Rome, la ville éternelle. Ils ont corrompu des fonctionnaires, des politiques, détourné l'argent de la voirie, des transports, des poubelles et mêmes des centres d'accueil de migrants... comme si aucun marché public ne pouvait se faire sans un dessous de table au profit de la bande.

Une mafia qui contrôlait le territoire et usait de la force contre les récalcitrants ? C'est la thèse des magistrats instructeurs. Ou une simple bande de criminels ? Carminati, leur chef vient de groupuscules d'extrême-droite. Buzzi, son bras droit était proche des milieux d'extrême-gauche. A eux deux, ils ont réussi à infiltrer les administrations communales de tous bords depuis au moins dix ans.

Le procès s'ouvre ce jeudi 5 novembre au tribunal de Rome mais très vite magistrats et avocats s'installeront dans une salle sécurisée au sein même de la plus grande prison de la ville. Les deux boss principaux eux sont placés en isolement, l'un en Sicile et l'autre en Sardaigne.

La capitale italienne est maintenant sous administration extraordinaire de plusieurs représentants du ministère de l'Intérieur. Son dernier maire, Ignazio Marino, pourtant le seul à avoir collaboré avec la justice, a fini par devoir démissionner le mois dernier. Derrière ce procès, la politique romaine est en ruines.

 

Partager :