Autrefois « terre promise » pour les migrants, la Suède a changé de visage ces dernières semaines. Signe extrême du rejet des réfugiés par une partie de la population, une vague d’incendies sans précédent a touché les foyers d’accueil dans la capitale mais aussi et surtout en province : quinze au total depuis le 1er janvier dernier.
Le dernier incendie en date s’est déclaré dans la nuit de lundi à mardi 20 octobre à Munkedal, une bourgade tranquille de 10 000 habitants sur la côte-ouest de la Suède. Les flammes n’ont pas fait de blessé grave mais elles ravivent le débat sur l’accueil des étrangers dans un contexte déjà tendu. « C’est grave et effrayant, a fait savoir le Premier ministre social-démocrate Stefan Löfven. Ce n’est pas la Suède dont nous sommes fiers ».
Méfiance croissante vis-à-vis des Roms
Alors que l’extrême droite locale fait planer la menace d’un peuple suédois bientôt minoritaire et obligé de se convertir à l’islam face à l’afflux des étrangers, empruntant à la théorie conspirationniste du « grand remplacement » développée par l’extrême droite en France, à ces incendies d’appartements et de foyers dans lesquels vivent les migrants s’ajoute une méfiance croissante vis-à-vis des Roms de Roumanie, eux aussi très bien accueillis au départ. Ces derniers qui, pour la plupart, vivent de mendicité sur le parking des supermarchés ou à la sortie des métros, sont désormais victimes d’une recrudescence d’attaques.
Au regard de sa population, la Suède reste le pays qui accueille le plus de réfugiés en Europe. Les services migratoires suédois tablaient sur 74 000 demandes cette année, la prévision vient presque de tripler.