Avec notre correspondant à Londres, Eric Albert
Pour la visite d'Etat de quatre jours de Xi Jinping au Royaume-Uni, les Britanniques ont fait le maximum. Non seulement le président chinois a été reçu par la reine à Buckingham Palace, après avoir descendu le Mall en carrosse, comme le veut le protocole, mais il a aussi eu le droit de s'exprimer devant les deux chambres du Parlement, un honneur nettement plus rare.
Si Londres fait de tels efforts, c'est parce qu'il y a une carotte, avec une série de grands accords économiques qui doivent être annoncés. La Chine doit investir près de 40 milliards d'euros au Royaume-Uni. Elle doit notamment mettre de l'argent dans une ligne de train à grande vitesse. Et la Chine doit aussi aider à financer une centrale nucléaire, qui sera construite par EDF.
Mais ces investissements de la Chine ont un coût politique pour le Royaume-Uni, qui a décidé de ne pas évoquer la question des droits de l'homme ou de la démocratie. Il y a trois ans, le Premier ministre David Cameron avait rencontré le Dalaï Lama, ce qui lui avait valu un an de bouderie de la part du gouvernement chinois. Il n'a pas du tout l'intention de recommencer et avec cette réception en fanfare de Xi Jinping, il espère ouvrir une « décennie dorée », selon ses propres mots, entre la Chine et le Royaume-Uni.