Rigueur: le Parlement grec vote un nouveau train de réformes

Les 154 députés grecs ont adopté sans surprise la loi-balai qui rassemble les mesures d'austérité, demandées par les créanciers de la Grèce cet été. Seule la majorité, composée de la gauche radicale et des souverainistes, a voté pour. L'opposition a, elle, confirmé sa position anti-mémorandum, ce que le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, lui a vivement reproché.

« Vous avez fait des élections dans l'urgence pour que le peuple ne comprenne pas que la fin du conte de fées arrivait », a estimé le leader de Nouvelle démocratie, Evangelos Meïmarakis, cioté par notre correspondante à Athèbes Charlotte Stiévenard. Pour lui, ce retour à la réalité, c'est le vote de cette nouvelle vague de mesures d'austérité par la gauche radicale. Elles portent, en effet, un nouveau coup dur aux retraites, avec une baisse des pensions et un allongement de l'âge de départ. Mais aussi, une augmentation des cotisations sur les retraites complémentaires. Enfin, elles fixent également le taux de la taxe sur la valeur ajoutée à 23 % sur tous les biens.

Les grecs devront donc encore serrer la ceinture, surtout les retraités. La nouvelle vague de mesures prévoit également des hausses d’impôts, un durcissement des sanctions contre l'évasion fiscale ou encore une libéralisation du marché de l'énergie. Si ces mesures sont difficiles, elles sont nécessaires pour maintenir la Grèce sous perfusion financière internationale. Athènes a accepté l’été dernier d’adopter une longue liste de réformes douloureuses en échange d’une aide de 86 milliard d’euros sur trois ans.

La première tranche de 2 milliard d’euros est attendue à la fin du mois, une aide indispensable qui permettra au gouvernement grec de continuer la recapitalisation bancaire. d'ici quelques jours, des experts de l’Union européenne et du Fond monétaire international vont se rendre dans la capitale grecque afin d'évaluer de près l'adoption des réformes. Une note positive de la part des experts permettra au Premier ministre Alexis Tsipras d'ouvrir les discutions avec ses créanciers pour un allegement de la dette du pays.

Alexis Tsipras se montre très critique envers ce qu'il considère comme l'opportunisme de l'opposition. Il lui a reproché de prendre une posture anti-mémorandum alors que l'opposition a adopté tous les paquets de réformes d'austérité demandées par les créanciers depuis cinq ans. La prochaine étape, ce sera l'évaluation. Les représentants des créanciers sont attendus dans les prochains jours à Athènes. S'ils jugent que les réformes sont bien appliquées, cela devrait permettre de débloquer une première tranche d'aide de 2 milliards d'euros, du plan de 86 milliards adopté cet été.

Partager :