Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
« Un empire mondial chancèle ». Le commentaire de Une du quotidien Tagesspiegel ce vendredi 16 octobre au matin traduit les inquiétudes ambiantes. Mais l'empathie pour Volkswagen et les dangers pour l'entreprise voire le made in Germany en général restent modestes. Hier, les autorités allemandes ont décidé de ne pas miser seulement sur le bon vouloir de Volkswagen pour remettre aux normes les moteurs diesel truqués. Le rappel de 2.4 millions véhicules en Allemagne a été ordonné. Dans toute l'Europe, 8.5 millions de voitures sont donc concernées.
Mais la presse allemande relativise cette décision inhabituelle de passer en force. « Les autorités étaient en partie depuis longtemps au courant de ces pratiques », écrit un journal régional pour lequel leur laissez-faire constitue le scandale derrière le scandale Volkswagen. Un autre journal parle d'une manoeuvre de diversion alors que le gouvernement allemand sous la pression du lobby automobile s'efforce toujours d'obtenir une plus grande souplesse de Bruxelles pour les normes de pollution des voitures.
Le nouveau PDG du groupe Matthias Müller ne veut pas baisser les bras et rester fidèle à l'objectif ambitieux de faire de Volkswagen le numéro un mondial. Pas question comme Fiat de développer une stratégie peau de chagrin en rognant sur les investissements et le nombre de modèles pour perdre, à l'arrivée, en attractivité.