Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne
L'asile temporaire accordé à 2 020 Syriens exactement est remis en cause tous les ans. Seuls 3 Syriens, sur toute la Russie, ont le statut de réfugié qui les protège definitivement. Car ce statut est donné au compte-goutte : 800 personnes en bénéficient toutes origines confondues, parmi lesquels 250 membres des anciennes structures de force ukrainienne.
Pour les Syriens c’est plus difficile, comme le prouve l’histoire de cette famille avec 4 enfants, bloquée en zone de transit à l’aéroport de Moscou depuis plus d’un mois. Ils ont des passeports syriens et des visas russes délivrés en Irak. La mère, née dans une république du Caucase sous l’URSS a voulu rejoindre sa soeur qui vit en Russie. Bien que les autorités syriennes aient confirmé que tous les documents étaient authentiques, bien que leur famille de Russie ait effectué toutes les démarches, on leur a refusé le statut de refugiés et l’asile temporaire.
Ils risquent à tout moment d’être renvoyés en Syrie. Ce cas n’est pas isolé.
La Cour européenne des droits de l’homme vient de condamner la Russie pour avoir ordonné l’expulsion de trois Syriens actuellement en centre de rétention. Elle a estimé que la vie des demandeurs était en danger en cas de retour en Syrie.