Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Une vache sacrée est menacée en Allemagne et avec elle la place dans les livres d’histoire de Wolfgang Schäuble. Le ministre des Finances allemand a présenté l’an dernier pour la première fois depuis 45 ans un budget à l’équilibre. Prochain objectif : réduire l’endettement de son pays avec des excédents budgétaires.
Mais l’arrivée de plusieurs centaines de milliers de réfugiés contribue à faire augmenter les dépenses de l’Allemagne. Les réserves de Wolfgang Schäuble sont menacées. Lundi 12 octobre, le grand argentier a reconnu ne pas être sûr d’arriver à un budget à l’équilibre en 2016.
Les conservateurs rejettent toute augmentation d’impôt. Ils l’ont promis à leurs électeurs. Et un prélèvement supplémentaire pour financer l’accueil des réfugiés contribuerait par ailleurs à réduire un peu plus l’enthousiasme des Allemands pour les nouveaux arrivants.
Même chose pour des coupes sévères dans le budget. Des dettes supplémentaires restent pour l’heure un tabou. A moins que l’on ne fasse des économies dans les dépenses consacrées aux réfugiés.
Wolfgang Schäuble se demandait ainsi lundi si l’aide sociale pour les demandeurs d’asile dont le dossier a été reconnu devait être aussi élevée que pour un chômeur qui avait cotisé trente ans. Mais le tribunal constitutionnel avait, il y a trois ans, rejeté une telle distinction. Cette quadrature du cercle budgétaire est donc loin d’être résolue.