Italie : My way, la biographie autorisée de Silvio Berlusconi

«My Way» , titre de la première biographie « autorisée » de Silvio Berlusconi, est le livre le plus attendu de la rentrée en Italie, où il sort ce jeudi 8 octobre. L’auteur, le journaliste américain Alan Friedman, connaît l’ancien président du Conseil depuis plus de 30 ans. Une amitié consolidée à Milan, où il a été longtemps correspondant du Financial Time. Alan Friedman assure qu’il ne s’agit pas d’une hagiographie. Mais d’un portrait où Silvio Berlusconi n’apparaît « ni comme un saint ni comme une victime.» La presse italienne, ainsi qu’une émission-débat télévisée, en ont dévoilé quelques extraits. 

De notre correspondante à Rome,

La sortie de la biographie de Silvio Berlusconi est bel et bien l’évènement médiatique du jour en Italie. Cet ouvrage réalisé grâce à une centaine d’heures d’entretiens entre le printemps 2014 et l’été 2015, assorti d’une vidéo de présentation filmant Silvio Berlusconi dans son Disneyland de 180 hectares, sa demeure d’Arcore près de Milan, est effectivement très attendu. Le journaliste Alan Friedman, promet que le lecteur apprendra vraiment beaucoup de choses sur l’enfance de Silvio Berlusconi dans les faubourgs de Milan ; sur ses jeunes années d’animateur de croisière, de crooner, sur son passé d’entrepreneur immobilier, ses relations familiales. Ses passions sont également évoquées entre le Milan AC, un de ses plus grands amours, ses gadgets, dignes des films de James Bond, et les jeunes femmes. Le magnat des médias, qui vient de fêter ses 79 ans avec sa fiancée napolitaine Pascale, âgée de trente ans, parle aussi de ses nouvelles aspirations.

Berlusconi et les femmes

L’ancien président du Conseil a même accepté de parler, à sa manière, de sa période très libertine, entre 2010 et 2011, qui lui a coûté cher, en termes politiques, judiciaires et financiers. Par exemple il dit ne se sentir coupable de rien. Mais il reconnaît porter « le poids de la ruine de la vie des jeunes femmes », qu’il a invitées à ses élégants dîners, et dont le nom a été cité par tous les journaux. Ce qui les a systématiquement transformées « en escort girl de Silvio Berlusconi ». Il en veut beaucoup aux juges. Toutefois, il admet clairement qu’il a aidé ces femmes, les aide encore et continuera à les aider –financièrement- « tant qu’elles en auront besoin ».

La dernière victoire

Silvio Berlusconi a battu, jusqu'à présent, tous les records de longévité en tant que chef de gouvernement. La politique tient donc une place très importante dans My way, de sa descente « dans l’arène » en 1994 à l’été 2015, l’été le plus dur en termes d’échec puisque le fondateur de Forza Italia a été abandonné pratiquement par toutes les grosses pointures de son parti. Aujourd’hui, seuls 12 % des électeurs seraient encore prêts à voter pour Forza Italia. Mais le biographe soutient qu’en dépit de tous ces procès - pour corruption, fraude fiscale, prostitution de mineure, etc - et de son âge, Silvio Berlusconi n’entend pas encore jeter l’éponge. Il rêve de remporter une dernière victoire.

Poutine, Sarkozy, Clinton et Silvio

Évidement My Way raconte tout un tas d’anecdotes sur les relations entretenues par l’ex-Cavaliere avec certains chefs d’État ou de gouvernement, comme son cher ami de longue date, Vladimir Poutine, ou encore avec Hillary Clinton, Barack Obama, Tony Blair, Angela Merkel et même Nicolas Sarkozy. Le chapitre consacré à son rôle politique est particulièrement riche, dans la mesure où Silvio Berlusconi a dominé la scène politique italienne pendant près d’un quart de siècle.
 

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