Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Les rixes se sont multipliées ces dernières semaines, alors que l'Allemagne doit faire face à une arrivée sans précédent de réfugiés. Le week-end dernier, une gigantesque bagarre a opposé 300 Albanais à 70 Pakistanais dans un centre d’accueil de réfugiés de Cassel, dans le centre du pays. Une cinquantaine de policiers sont intervenus et ne sont parvenus à rétablir l'ordre qu’au bout de plusieurs heures. Plusieurs personnes ont été blessées au sein des forces de l'ordre et parmi les résidents du foyer, et l’évènement a fait les gros titres de la presse allemande. Mardi, c’est à Dresde qu’une bagarre a explosé entre des Syriens et des Pakistanais, se soldant par deux blessés. Fin août, déjà, des heurts ont fait 17 blessés dans un centre d’accueil de Suhl, dans le centre de l’Allemagne.
Record du nombre d'arrivées
Si ces heurts restent localisés, cette évolution inquiète notamment le syndicat de police. L’urgence à laquelle est confrontée l'Allemagne rend en effet des solutions à ces problèmes difficiles. Ce mercredi soir, Joachim Herrman, le ministre bavarois de l'Intérieur, a annoncé qu'un nouveau record historique avait été battu en septembre, avec l'arrivée de 280 000 réfugiés en Allemagne, contre 105 000 en août. « C’est plus en un mois que durant la totalité de l’année 2014 », a-t-il précisé, ajoutant que « très bientôt ce ne sera plus du tout gérable du point de vue de l'organisation et des foyers d'accueil ».
La Fédération des sociétés de sécurité critique des sous effectifs et déplore des agressions dont le personnel serait victime. Le syndicat de la police a notamment proposé de séparer les réfugiés musulmans et des réfugiés chrétiens, pour réduire les agressions éventuelles. Une proposition rejetée par la classe politique, à droite comme à gauche, par principe, mais aussi parce que l'hébergement des nouveaux arrivants doit souvent se faire dans l'urgence. Le syndicat de la police reconnait d’ailleurs lui-même que de nombreux conflits opposent des musulmans entre eux, et affirment que des femmes sont mises sous pression par des islamistes. L'organisation demande des expulsions rapides des auteurs de violences.