Avec notre envoyé spécial à Pince, Stéphane Lagarde
A Pince, ce ne sont pas les cloches qui appellent au rassemblement des citoyens, mais un air traditionnel slovène diffusé dans les haut-parleurs. Un peu plus de 200 habitants vivent dans ces petites maisons de couleurs posées au milieu de collines. Une dizaine d’entre eux étaient volontaires, ce matin, pour l’activité du jour : préparer la fête du village.
Et la frontière dans tout ça ? Vendredi soir vers 18 h, des camions sont venus apporter des barbelés côté hongrois, racontent les témoins, mais ce matin, il n'y a plus rien. « La frontière c’est fini », dit Joseph, employé municipal. Pourquoi ? Joseph ne sait pas, et de mimer avec sa main le combiné d’un téléphone sur son oreille : « Probablement un coup de fil de Bruxelles à la Hongrie, en moins d’une journée, c’est terminé », dit-il dans un sourire.
A 100 mètres de l’entrée du village, une palissade en fer sur roues est rangée sur le côté de la route et des barbelés tout neufs reposent un peu plus loin dans un champ. Fini la frontière ? Deux soldats et deux policiers hongrois acquiescent du képi. Alors qu’à Pince, les volontaires commencent à distribuer les brioches locales, en se moquant de cette affaire de barbelés.
Renata n’est pas d’accord. « Ce sont les Slovènes qui sont stupides, dit cette mère de famille d’origine hongroise, ici il n’y a pas d’immigrés, mais il y en a déjà beaucoup en Hongrie ». Dans ce cas pourquoi construire une frontière avec la Slovénie, demande un confrère d’une télévision hongroise, venu, lui aussi, constater que les barbelés sont bien retombés.