Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
L'entrée au gouvernement d'Ali Haydar Konca et Muslum Dogan, alors que les deux autres partis d'opposition pressentis avaient décliné, avait fait grincer des dents, mais elle s'expliquait par la volonté du HDP de tenter de freiner le « parti de la guerre », a expliqué son porte-parole.
Moins d'un mois après leur entrée au cabinet, leur départ n'est donc guère une surprise, tant l'échec de leur noble objectif est patent. C'est bien l'aggravation d'une « situation de guerre » qui a motivé leur décision. Ce qui l'a précipitée, c'est la destruction ces derniers jours par bombardements aériens de deux cimetières et lieux de culte alévis dans le sud-est du pays.
Les deux ministres, des alévis eux-mêmes, ont également cité dans leur déclaration solennelle le blocus total de la ville de Cizre au début du mois, qui a coûté la vie à plus de 20 civils. La répression et les violences indifférenciées contre civils, rebelles, responsables locaux et élus du HDP sont inadmissibles, ont-ils expliqué. D'ailleurs, selon eux, la sécurité de la prochaine consultation électorale ne peut pas être assurée.