Des combattants pro-gouvernement vont rejoindre les rangs des « gardiens de village », une organisation paramilitaire créée de toutes pièces pour lutter contre le PKK.
C'est dans les années 1980 que ces « gardiens » sont apparus dans le conflit meurtrier qui oppose les autorités d'Ankara, aux rebelles kurdes du PKK. En échange d'un fusil automatique, et d'un salaire inférieur à 200 euros par mois, des dizaines de milliers de kurdes vont rejoindre cette organisation paramilitaire qui servira de force d'appoint pour combattre la rébellion.
A l'origine, les miliciens devaient avoir pour mission la protection de leurs villages, face au PKK. Mais très vite ils participeront activement aux opérations militaires menées par l'armée - avec le double avantage de maitrises les dialectes du Kurdistan, et de connaître parfaitement les montagnes où se déroulent les affrontements.
Un système vivement critiqué
Dans le courant des années 1990 le système est critiqué par de nombreuses organisations de défense des droits de l'homme, qui accusent les miliciens d'avoir procédé à des exécutions arbitraires. Selon des chiffres officiels, plusieurs milliers de ces gardiens de village ont été impliqués dans des crimes et des délits mais seulement 900 d'entre eux ont été poursuivis.
Actuellement, on dénombre environ 70 000 « gardiens de village » dans le sud-est de la Turquie mais leur nombre devrait rapidement augmenter à mesure que s'embrase le conflit entre l'armée turque et le PKK.