TGV Lyon-Turin: huit mois ferme requis contre l'écrivain Erri de Luca

En Italie, l’écrivain Erri de Luca, jugé par la justice italienne pour « incitation au sabotage » du chantier du tunnel ferroviaire de la ligne à grande vitesse reliant Lyon à Turin, connaîtra sa peine le 19 octobre prochain. Le parquet de Turin réclame une sanction de huit mois de prison ferme, alors que l’avocat de l’écrivain mondialement connu demande la relaxe de son client. Erri de Luca, prix Fémina étranger en 2002 pour Montedidio, ne sera pas le premier militant contre ce tracé à aller en prison, en cas de condamnation.

En janvier dernier, ils étaient déjà 47 militants « No TAV » (« Non au TGV ») à être condamné à des peines de prison ferme. Mais si la justice italienne décide de condamner Erri de Luca, l’histoire du chantier ferroviaire Lyon-Turin pourrait prendre une tout autre dimension.

L'écrivain serait alors condamné pour des propos et non pas des actes malveillants. On lui reproche d'avoir confirmé son soutien sans faille au mouvement No TAV et d'avoir employé le mot « sabotage » lors d'interviews. Pour le procureur turinois, « en raison de sa notoriété internationale, ses paroles ont un poids déterminant et ses phrases une force suggestive ». Pour Antonio Rinaudo, « on ne peut invoquer la liberté d’expressions dans ce cas ».

« On n’emprisonne pas Voltaire »

Passible d’une peine maximale de cinq ans de prison, l’écrivain de 65 ans, écologiste de la première heure, se dit étonné que le parquet n’ait requis que huit mois. « Je m’attendais au maximum », a-t-il expliqué à sa sortie du palais de justice, lundi.

Erri de Luca a d’ores et déjà annoncé qu’il ne ferait pas appel en cas de condamnation. Son avocat espère la relaxe, citant pour l'occasion Charles de Gaulle qui avait déclaré un jour : « On n’emprisonne pas Voltaire », lorsque Jean-Paul Sartre s’était opposé à l’usage de la torture en Algérie.

Partager :