Avec notre envoyé spécial à Horgos, Sami Boukhelifa
Il ne reste que quelques centaines de personnes, seulement. Mercredi, ils étaient encore des milliers. Mais, ces familles de migrants se rendent à l’évidence : la Hongrie a scellé hermétiquement sa frontière et ne compte plus leur ouvrir ses portes. Direction, donc, la Croatie.
Pour ceux qui en ont les moyens : la place de bus coûte cher, une véritable fortune pour ces familles voyageant à cinq, six personnes, voire davantage. Les plus modestes, eux continuent, de s’entasser en Serbie contre les clôtures hongroises. Ils s’accrochent aux barrières et à l’espoir de pouvoir passer de l’autre côté. Ils le promettent, la Hongrie est un pays de transit seulement. Ils ne comptent pas s’y installer.
Surveillance pour éviter de nouvelles échauffourées
En tout cas, doucement mais sûrement, cette frontière serbo-hongroise retrouve le calme. Belgrade l’avait annoncé après les échauffourées de la veille et ses renforts sont arrivés ce jeudi. Les policiers serbes sont désormais plus nombreux. Leur mission est de préserver le calme, éviter surtout de nouveaux accrochages entre les migrants et les forces de l’ordre de la Hongrie.
Ce jeudi, dans les airs, les hélicoptères de l’armée et de la police hongroise sont de temps en temps en vol stationnaire juste au-dessus du point de passage pourtant coupé par des barrières et par un cordon de policiers anti-émeutes. En Serbie, les autorités condamnent officiellement cet usage de la force.
En attendant de pouvoir passer ou partir, les familles de réfugiés s’entassent près de cette frontière dans des conditions désastreuses. Certaines ont des tentes de camping mais il n’y a ni sanitaire, ni électricité pour recharger les téléphones portables. Il faut également noter un point très important : les téléphones portables permettent à ces milliers de réfugiés de rester en contact avec leurs proches ou tout simplement trouver leur chemin.