Avec notre envoyée spéciale à la frontière entre la Hongrie et la Serbie, à Szeged, Florence Labruyère
Ce lundi 14 septembre en fin d’après-midi, des policiers dont certains étaient à cheval, ont fermé l’accès de la voie ferrée par laquelle passaient les migrants jusque-là. Ils ont installé un wagon sur les rails et ils ont mis des barbelés. C’était en fin d’après-midi.
Mais la police hongroise a tout de même fait passer des réfugiés qui arrivaient par un autre chemin pour les amener en Hongrie et ils ont été transportés en bus et en train vers la frontière autrichienne. Donc plusieurs centaines de migrants ont tout de même pu gagner l’Autriche lundi soir tout simplement parce qu’ils étaient arrivés avant minuit, avant que les nouvelles lois entrent en vigueur en Hongrie.
Une législation de plus en plus sévère
Pour ceux qui sont arrivés après minuit, voyant que les rails étaient fermés, ils ont rebroussé chemin. Actuellement plusieurs centaines de réfugiés attendent dans le village serbe d’Horgos, tout près de la frontière hongroise. La police hongroise ne les a pas informés, ce sont les journalistes sur place qui leur ont dit qu’une porte allait être ouverte dans la clôture et qu’ils pourront entrer s’ils veulent demander l’asile. Ils attendent donc l’ouverture de cette porte.
Pour les migrants, la situation est d'autant plus compliquée que la législation les concernant va se durcir en Hongrie. Ils pourront demander l’asile, mais ce qu’ils ne savent pas, c’est qu’une nouvelle loi va permettre à la Hongrie de refouler un maximum de personnes vers la Serbie car Budapest a déclaré que la Serbie était un pays sûr. Et puis, d’autre part, la police a arrêté 16 personnes, dans la nuit de lundi à mardi, qui ont coupé le grillage et les barbelés. Elles sont entrées illégalement et risquent jusqu’à trois ans de prison, ce qui est une violation du droit international car on ne peut pas criminaliser un demandeur d’asile même s’il franchit une frontière clandestinement. Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés a, par ailleurs, mis en garde contre un vide juridique auquel seraient confrontés les réfugiés en Europe. Le HCR souligne l'urgence d’une réponse globale européenne.