Avec notre correspondant à Vienne, Blaise Gauquelin
Le chancelier autrichien Werner Faymann est un social-démocrate. Lors d'un entretien accordé à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, il a dénoncé l'entassement des « réfugiés dans des trains » en Hongrie, « dans l'espoir qu'ils aillent très loin », ce qui selon lui « réveille le souvenir de la période la plus sombre » de l'Europe.
Une allusion claire à la déportation de six millions de juifs dans les camps de la mort par les nazis. Ces propos ont été dénoncés par le gouvernement populiste de Budapest. Le ministre hongrois des Affaires étrangères a estimé qu'ils étaient indignes d'un homme politique du XXIe siècle.
La Hongrie reproche à sa voisine autrichienne de mener une campagne de mensonges à son égard depuis une semaine. Par les propos irresponsables de ses dirigeants, Vienne donnerait de faux espoirs aux migrants économiques qui cherchent, selon le Premier ministre hongrois Viktor Orban, à gagner l'Europe occidentale depuis les Balkans, en se faisant passer pour des réfugiés en quête de protection.