Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
« No fuss », pas de chichi. Alors que les médias fêtent mercredi dans l'euphorie ce record de longévité, la reine Elisabeth, imperturbable, ne souhaite pas s'appesantir sur ce moment historique : cette date a été calculée à partir de la mort de son père, George VI, et de sa trisaïeule, la reine-impératrice Victoria.
Pour autant, face à l'engouement croissant des Britanniques, la souveraine a finalement cédé et devrait donc faire une apparition publique ce mercredi 9 septembre 2015 pour inaugurer une nouvelle ligne de chemin de fer en Écosse.
« The greatest Queen »
Les médias, eux, espèrent que la reine en profitera pour s’exprimer. Car la souveraine parle peu. Celle que ses sujets appellent « M'am » avec beaucoup de déférence a beau avoir côtoyé les plus grandes personnalités du monde et adoubé douze Premiers ministres, elle respecte scrupuleusement son devoir de réserve au point de laisser parfois la couleur de ses tenues donner le ton.
Grâce à son sens très particulier de l'élégance et le souci aigu de ses obligations, elle jouit, à 89 ans, d'une popularité unanime après une période difficile dans les années 1990, suite aux divorces de 3 de ses 4 enfants et son silence à la mort de la princesse Diana. Elle a d’ailleurs été élue « The greatest Queen », la plus grande souveraine, par ses sujets dans un récent sondage. Son règne a pourtant été marqué par la fin de l’Empire britannique et du déclin irrémédiable de l’influence du Royaume dans le monde. Ses sujets ont peut-être oublié un peu vite le règne de Victoria qui avait vu le rayonnement britannique atteindre son apogée au XIXe siècle.