Avec notre correspondant à Kiev, Sébastien Gobert
Petro Porochenko n'est jamais très optimiste quand il parle de la guerre dans le Donbass. Mais à l'en croire, c'est la première semaine que les accords de Minsk sont respectés. Rappellons que ces accords ont été négociés à la mi-février. L'annonce présidentielle est peut-être prématurée car des escarmouches isolées ainsi que des mines antipersonnel continuent de blesser et tuer des civils et des soldats.
Mais cette déclaration est néanmoins liée à une révolution de couloir dans la capitale séparatiste Donetsk. Le président du Parlement Andrei Pourgin et un de ses associés ont été arrêtés dans la nuit de vendredi à samedi. Mais le chef de la République séparatiste de Donetsk, Alexandre Zakharchenko, a tout de suite joué l'apaisement, lui qui est connu pour ses sorties très va-t-en-guerre contre les Ukrainiens et favorable à une indépendance du Donbass. Il a assuré dans un communiqué qu'il n'y avait pas d'alternative à un processus de paix selon les accords de Minsk, qui consacrent les territoires séparatistes comme parties d'une Ukraine unie.
Le changement de ton est radical, il trahit soit une guerre interne aux dirigeants de Donetsk, soit des jeux de pouvoir du Kremlin. En tous les cas, ces déclarations apaisantes pourraient ouvrir la voie à un cessez-le-feu durable dans le Donbass.