Avec notre envoyé spécial au poste-frontière de Nickelsdorf, Blaise Gauquelin
Shireen Maaban est soulagée d'avoir enfin posé le pied en Autriche. Originaire d'Alep, en Syrie, elle attend depuis des heures de pouvoir monter dans un bus qui l'amènera à Vienne. Elle veut continuer son voyage plus à l'Ouest, en Europe. « On a quitté Alep il y a vingt jours et on a fui vers Izmir en Turquie, raconte-t-elle. On a payé un passeur, mais le bateau s'est renversé et on est restés dans l'eau pendant trois heures. On a été secourus par les garde-côtes turcs. Puis on était en Grèce, dans les Balkans aussi. En Hongrie, la police était monstrueuse. Là, les gens sont gentils. On part pour l'Allemagne, mais je veux aller en France, à Lyon. On a de la famille là-bas. »
Monika Almer, elle, est une habitante des environs. Elle a accouru les bras chargés dès qu'elle a entendu les infos à la télé. « Il faut aider, il faut agir. J'ai apporté de l'eau et des gâteaux. Tout le monde doit aider », lance la vieille dame. Cet autre Autrichien, Hamza Ben Hamur, est venu, lui, parce qu'il parle arabe. Il veut guider les migrants dans leurs différentes destinations. « La plupart des réfugiés sont syriens, il y a aussi des Afghans d'après ce que j'ai vu. La majorité d'entre eux veulent aller vers l'Allemagne, assure-t-il. Très peu veulent rester en Autriche. Il y a beaucoup de femmes et d'enfants. Les policiers font un super travail à ce que je vois. »
Malgré la fatigue, malgré la pluie, les migrants et les réfugiés sont reconnaissants. Ils sont heureux de trouver toute cette organisation pour les accueillir dans des conditions dignes.