Avec nos correspondants à Washington, Anne-Marie Capomaccio et Jean-Louis Pourtet
Si la presse américaine a été jusqu'à présent assez critique sur la façon dont les Européens gèrent la crise des migrants - le Washington Post, dans son éditorial de vendredi titrait « L'abdication de l'Europe » -, un nombre croissant de voix s'élèvent pour demander que les Etats-Unis ouvrent un peu plus grand leurs portes aux réfugiés syriens.
Les Etats-Unis accueillent chaque année 70 000 réfugiés. Ils viennent pour la plupart d'Irak, de Somalie ou du Soudan. Les Syriens jusque-là n'apparaissaient pas dans les statistiques du département d'Etat, qui donne le chiffre de 1 500 depuis début 2015. Un nombre, explique le porte-parole de John Kerry, qui devrait doubler d'ici à la fin de l'année, et être porté à 8 000 en 2016.
Si l'administration est décidée à faire un effort, il reste limité, et il n'est pas question de changer le système de vérification du pédigrée de chaque personne entrant sur le sol américain. Un processus qui prend presque deux ans.
Le département d'Etat invoque des raisons de sécurité, la peur que ne s'infiltre des terroristes et souligne l'importance de l'aide humanitaire fournie par les Etats-Unis : 4 milliards de dollars depuis 2011.
« Faire notre part »
Mais au moins deux candidats démocrates estiment que Washington devrait faire plus, dont Hillary Clinton. « Nous devrions faire notre part, comme les Européens devraient faire la leur, mais c'est une crise mondiale, a déclaré l'ancienne secrétaire d'Etat. Je pense que nous devons nous rendre compte que ça ne va pas disparaitre et que des millions de gens qui fuient ont besoin d'un lieu où aller. »
L'ancien gouverneur du Maryland, Martin O'Malley, quant a lui, suggère d'accueillir au moins 65 000 refugiés l'an prochain. Citant l'exemple de l'Allemagne, il questionne : « Comment nous, pays d'immigrants, ne pouvons faire plus. »
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