Les citoyens se mobilisent pour ne plus être que de simples spectateurs. Et c'est sur Internet que cette mobilisation est la plus visible. De nombreuses pages de « financement participatif » (crowdfunding) ont vu le jour pour venir en aide aux migrants qui arrivent ou tentent d'arriver jusqu'en Europe.
Après la mort du petit Aylan Kurdi, une collecte pour les « enfants victimes de la guerre en Syrie » a par exemple été lancée. Et, vendredi soir, elle comptabilisait déjà plus de 40 000 euros de dons. De l'argent mais aussi des initiatives humaines : des rassemblements sont prévus partout en France ce samedi à 17h, pour afficher la mobilisation et pour recenser les différentes initiatives.
Sur les réseaux sociaux, les pages se multiplient pour définir les besoins et répartir au mieux les dons et les bénévoles. Sur le modèle du site allemand « Réfugiés Bienvenus » l'association française Singa vient de lancer l'opération CALM pour « Comme à la maison ». Chaque citoyen peut y offrir d'héberger des réfugiés pour un mois, ou plus longtemps.
Les offres se multiplient avec, comme souvent lors de ces élans de solidarité, une double problématique récurrente : gérer l'afflux de dons pour les rendre pertinents et faire durer la solidarité dans le temps, face à une crise qui sera longue.
Madrid, Barcelone, Valence se mobilisent
En Espagne, certaines villes font pression sur le gouvernement pour accueillir plus de réfugiés. Cette initiative rassemble les « villes indignés » qui souhaitent se mobiliser pour aider les migrants et devenir ainsi « villes-refuges ». Un geste local et solidaire qui crispe le gouvernement espagnol.
La maire de Barcelone explique clairement son initiative : « aucun mur, aucune barrière ne pourront arrêter ça ». Alors, Ada Colau a décidé de mettre en place un réseau de ville-refuge. A Barcelone, un registre de familles volontaires pour accueillir des migrants a été créé. L'objectif est de rassembler les forces.
La mairie de Valence vient de rejoindre le mouvement, elle mettra à disposition des logements publiques et des installations municipales.
Roberto Jaramillo est conseillé immigration à la mairie de Valence. « Nous sommes en train d'étudier quels sont les espaces disponibles que possède la mairie, pour le moment nous n’avons pas un seul et même endroit qui soit adapté et prêt à recevoir tous les réfugiés. L’Espagne a toujours été une terre d’accueil, nous sommes un pays d’immigrants. Historiquement, nous-mêmes nous avons émigré vers l’Argentine, vers la France… Nous ne devons pas oublier notre histoire, c’est très important. »
Madrid a également rejoint le réseau de ville refuge. A la mairie Manuela Carmena exige du gouvernement qu'il prenne ses responsabilités en matière d'accueil des réfugiés et qu'il soit à la hauteur des évènements. Mais, si les villes se disent ouvertes et solidaires, le gouvernement Rajoy tarde à répondre aux demandes européennes en matière d'accueil des réfugiés.