En gare de Vienne, les Autrichiens se mobilisent pour les réfugiés

Mardi 1er septembre, des migrants ont encore tenté de rejoindre l'Allemagne depuis l'Autriche par centaines. Dans la gare de Vienne, les réfugiés se sont empressés de prendre le prochain train pour Munich, tandis que de nombreux Viennois sont venus leur apporter aide et soutien.

Avec notre correspondant à VienneBlaise Gauquelin

Alors que le gouvernement autrichien ne fait rien pour retenir les migrants en transit, les Viennois se mobilisent spontanément pour aider les centaines de migrants en gare de Vienne. Une solidarité qui étonne, de par son ampleur inédite.

Les militants se pressent car un train avec des migrants va partir en direction de Munich. On donne des instructions pour distribuer l'eau et les sandwiches sur le quai.

Peter Hörmanseder est venu avec sa femme et ses deux enfants, âgés de moins de cinq ans. « Nous avons apporté des jouets. On a des animaux en plastique. En fait ce sont les jouets de nos enfants que nous offrons à ceux des migrants. Je veux montrer à mes fils ce que c'est que l'humanisme. »

Claudia Lohinger est venue, elle, car elle ne supporte plus la manière dont on traite les migrants dans son pays depuis six mois. Avec son organisation chrétienne, Caritas, elle tente de coordonner les bénévoles qui affluent par centaines. « Il y a beaucoup de gens qui veulent aider. Mais c'est un peu chaotique donc nous à Caritas, chez les ONG, on est là pour organiser un peu ».

Les immigrés et les réfugiés installés depuis longtemps en Autriche sont également venus très nombreux comme Jasminka par exemple. Elle avait fui à l'époque la guerre en Bosnie : « Ce sont nos frères et nos sœurs. Nous sommes aussi musulmans, nous voulons aider. C'est triste, vous voyez, il y a une guerre... Ces gens, ils doivent partir, tout simplement. »

Vers le pays de « Mama Merkel »

Les migrants en transit se souviendront longtemps de l'accueil des Viennois, qui tranche avec ce qu'ils avaient subi jusqu'à présent, sur les routes de l'exil. Des difficultés qu'ont notamment connues ces jeunes Afghans, qui arrivent tout à coup en masse dans la gare. Ils veulent sauter dans le train de 14h30, qui part pour Munich.

Ils sont tous à Vienne depuis plusieurs jours déjà. Mais ils veulent profiter du chaos actuel pour quitter à leur tour, facilement, le pays. C'est le cas de Jamanta Zager. Il a 20 ans et il est originaire de Jalalabad. « On veut aller en Allemagne parce que l'Allemagne nous accepte. On est sur les routes depuis un mois. C'est très dur. La frontière la plus dure à passer c'était en Bulgarie. On y a passé 24 heures. Pas d'eau, pas de nourriture, tu marches, tu marches... Rien, juste marcher toujours tout droit. Marcher sans avoir rien à manger. »

L'Autriche facilite le départ des migrants du mieux qu'elle le peut. La compagnie des chemins de fer a déployé des dizaines de salariés d'origine étrangère qui guident les migrants dans leur langue maternelle. C'est le cas de Khalid Facid, il est né au Maroc et il est chargé de mettre les réfugiés dans le bon train. « Aujourd'hui je traduis en arabe parce qu'il y a beaucoup de réfugiés de la Syrie parlant arabe. »

Les migrants n'achètent pas de tickets. De toute façon, il n'y a pas de contrôles. Après tout ce qu'ils ont vécu, ils rient de la facilité avec laquelle ils vont pouvoir maintenant gagner leur eldorado, le pays de « Mama Merkel », comme beaucoup de migrants surnomment désormais la chancelière allemande.

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