UE: Berlin suspend le renvoi des réfugiés syriens chez ses voisins

Angela Merkel se rend ce mercredi 26 août dans le foyer de réfugiés de Heidenau, en Saxe. La chancelière allemande vient y soutenir les migrants et s'opposer aux manifestations anti-immigrés qui ont visé ce centre le week-end dernier. Autre geste symbolique de l'Allemagne, le gouvernement allemand a renoncé à renvoyer les Syriens dans les pays par lesquels ils sont entrés dans l'Union européenne, comme le prévoient les règles de l'Union européenne. De quoi soulager un peu la Grèce et l'Italie.

Avec notre correspondant à Bruxelles,  Quentin Dickinson

« Un acte de solidarité », a salué la Commission européenne pour qualifier la décision du gouvernement allemand de suspendre le renvoi des réfugiés syriens. La décision allemande ne constitue nullement une violation, ni une suspension du règlement européen dit « Dublin II », car celui-ci prévoit bien que d’autres critères que le cantonnement dans le pays de l’Union européenne où le candidat réfugié est arrivé en premier, peuvent s’appliquer.

Ce qui est vrai en revanche, c’est que c’est bien la première fois qu’une dérogation est appliquée autrement qu’au cas par cas. Dublin II remonte à 2003, lorsqu’il s’agissait d’éviter que les candidats réfugiés dont la demande a été rejetée, aillent de pays en pays en la renouvelant, en bénéficiant à chaque fois du délai d’environ deux années nécessaire à son instruction et au recours.

Phénomène de masse

Clairement, nul ne prévoyait alors qu’un afflux massif et continu de migrants viendrait mettre à rude épreuve les trois mêmes pays méditerranéens de l’UE. Cette décision allemande, tout comme la récente déclaration commune franco-allemande et le plan migration très complet proposé à la Commission européenne, sont autant d’indications d’un début d’évolution de l’attitude des pays de l’UE à l’égard d’un phénomène de masse, qu’ils sont manifestement dans l’impossibilité de gérer chacun de leur côté.

Et l'un des points de passage les plus empruntés se trouve en Hongrie, où l'on dénombre plus de 1 000 entrées par jour. En Macédoine, les autorités s'attendent à l'arrivée de 3 000 migrants par jour.

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