Face à l’arrivée massive de migrants sur son territoire en provenance de la Grèce, le gouvernement macédonien a décrété jeudi l’état d’urgence pour contenir ce flux. L’armée et des forces spéciales de police ont été dépêchées dans la zone frontalière. Depuis, plus de 2 000 personnes s’y sont massées, passant la nuit de vendredi à samedi dans des conditions très difficiles et sous la pluie.
Désespérés, plusieurs centaines de réfugiés, d'origine syrienne pour la plupart, ont réussi à franchir les barbelés samedi 22 août, en bravant les forces de l’ordre qui lançaient des grenades assourdissantes et des coups de matraque. Les échauffourées n'ont duré que quelques minutes mais le problème est une bombe à retardement qui va bientôt exploser dans une Europe en panne de politique migratoire, analyse notre correspondante à Athènes, Alexia Kefalas.
Suite à ces débordements, les migrants se sont dirigés vers la gare de Gevgelija, d’où partent des trains vers la frontière avec la Serbie. A la gare, ils ont rejoint quelque 2 000 candidats au départ qui s’y trouvaient déjà. Ils comptent tous traverser la Serbie pour arriver en Allemagne via la Hongrie. Celle-ci a entamé la construction d’une clôture de quatre mètres de haut le long de sa frontière pour empêcher les migrants de la franchir.
Finalement, en début de soirée samedi, quelques 1 500 migrants ont pu entrer, cette fois-ci sans encombre, dans l'ancienne république yougoslave de Macédoine et franchir une étape de plus dans leur parcours vers l'europe occidentale.