Le nombre de migrants qui entrent chaque jour en Macédoine a atteint ces dernières semaines 1 500 à 2 000, contre 200 en moyenne il y a deux mois. La situation a poussé le gouvernement macédonien qui manque de moyens humains, logistiques et financiers à décréter jeudi l'état d'urgence.
La tension à la frontière est montée d'un cran lorsque la police a empêché des centaines de migrants de traverser la frontière. Le ministère de l'Intérieur a démenti les informations sur les incidents rapportés par les agences, se bornant à dire que la situation était sous contrôle et stable.
Cent quatre-vingt-un réfugiés, en majorité des Syriens, ont obtenu ce vendredi des documents temporaires de la police, leur permettant de continuer leur périple vers le nord, avec comme destination finale les pays de l'Europe de l'Ouest et notamment l'Allemagne. « Avant l'état d'urgence, officiellement environ 1 500 migrants arrivaient en Macédoine. Il est plus facile de se montrer humain avec 181 migrants illégaux qu'avec quatre fois plus. Nous n'avons tout simplement pas les moyens », assure le porte-parole du ministère macédonien de l'Intérieur Ivo Kotevski.
La Macédoine a accusé ce vendredi la Grèce de diriger de façon organisée les migrants vers son territoire et de ne pas protéger sa frontière. « La protection à la frontière de l'Union européenne, côté grec, n'est pas du tout assurée. Et nous constatons de nombreux cas de migrants illégaux transportés à nos frontières de manière organisée », affirme Ivo Kotevski.
Le Haut Commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) a exprimé pour sa part sa profonde inquiétude sur le sort des migrants bloqués dans le no man's land et a demandé la livraison d'une aide humanitaire d'urgence. La Macédoine et la Serbie ne peuvent pas être laissées seules avec un tel nombre de réfugiés, a souligné le HCR.