A la gare de Clapham Junction dans le sud de Londres, la queue s'étend jusqu'au trottoir. Aucun métro ne circule ce jeudi et beaucoup de Londoniens se sont rabattus sur les trains de banlieue, provoquant de très longues attentes, rapporte notre correspondant à Londres, Eric Albert. Le légendaire flegme britannique permet de garder l'atmosphère à peu près calme. « Ca va prendre super longtemps, mais on y arrivera » soupire une femme enceinte qui prend son mal en patience.
La grande majorité des Londoniens ont utilisé les bus qui n'étaient pas en grève. Pour Denis, le trajet a duré deux heures au lieu d'une heure habituellement. Il juge les syndicats irresponsables. « Je leur demanderai d'y réfléchir à deux fois et de voir les problèmes qu'ils causent pour les gens, les entreprises. »
C’est le projet du maire de Londres, Boris Johnson, de faire circuler les trains toute la nuit le vendredi soir et le samedi soir qui est à l’origine du conflit. Boris Johnson souhaite que le service nocturne démarre en septembre pour coïncider avec l'ouverture de la Coupe du monde de rugby (qui aura lieu du 18 septembre au 31 octobre en Angleterre).
L'équilibre vie-travail
Une hausse de salaires a été proposée en échange de l’augmentation de la durée du service mais les syndicats estiment que c'est insuffisant. « La dispute ne concerne pas l'argent. Nous ne sommes pas en désaccord avec la direction du métro sur l'argent. Mais nos membres veulent savoir quels seront vraiment leurs horaires de travail à l'avenir » expliquait Finn Brennan, l'un des responsables syndicaux, sur la BBC. Les quatre principaux syndicats (RMT, Unite, TSSA et Aslef ) appelaient au mouvement en mettant l’accent sur l’équilibre vie-travail des employés du London Underground menacé par ces nouveaux horaires et sur les questions de maintenance et de sécurité.
Début juillet déjà une grève avait paralysé le métro londonien, provoquant la colère des usagers. Le gouvernement Cameron a profité de l’occasion pour présenter un projet de loi visant à durcir le droit de grève en Grande-Bretagne, déjà l’un des plus restrictifs pourtant en Europe.
→ à (re)lire : Le métro de Londres en grève pour 48 heures