Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Martin Patzelt se rend tous les dimanches à l’Eglise avec sa femme. Dans le petit bourg qu’ils habitent près de Francfort-sur-l'Oder, à la frontière germano-polonaise, tout nouveau venu saute tout de suite aux yeux, surtout s’il vient d’Erythrée, comme c’est le cas d’Awlet et Haben. Le député a invité les deux jeunes garçons à manger chez lui. De fil en aiguille, ces derniers ont demandé à l’élu chrétien-démocrate s’ils pouvaient s’installer chez lui.
Martin Patzelt a accepté. Tout d’abord pour soutenir les jeunes réfugiés dans leur insertion avec des cours de langues et des stages, mais aussi pour des raisons politiques. Avec cette initiative, le député veut lutter contre l’anonymat des statistiques et les préjugés. Pour cet ancien responsable d’un foyer pour enfants, la prise en charge des réfugiés, de plus en plus nombreux à gagner l’Allemagne, doit aussi se faire chez l’habitant pour améliorer leurs conditions de vie et leur intégration. Une solution par ailleurs bien moins onéreuse pour les pouvoirs publics que des foyers.
Rien qu’à Berlin, on compte une vingtaine d’initiatives créées par des citoyens pour venir en aide aux réfugiés. Dans tout le pays, 100 000 bénévoles donneraient un peu de leur temps pour ces nouveaux venus. Sur internet, des sites s’efforcent de fournir un logement chez l’habitant. Mais les cas concrets restent limités et les barrières bureaucratiques doivent être surmontées.